La franc-maçonnerie est solidement ancrée dans le passé et comme il n’existe que peu de traces écrites relatives à ses débuts, toute recherche dans ce sens revient à reconstituer un puzzle ardu.
Ce sont les templiers – et même cela est remis en question par certains – qui seraient à l’origine de la franc-maçonnerie. En l’an 1118, neuf chevaliers français furent envoyés à Jérusalem auprès du roi Baudouin II. Ils lui proposèrent de veiller sur les chemins de pèlerinage vers Jérusalem en combattant les bandits et voleurs de grands chemins. Cela n’était cependant et manifestement pas leur seul dessein. Pour leur permettre de s’installer à Jérusalem, une aile du palais royal fut mise à leur disposition. Ces appartements étaient construits sur l’emplacement de l’ancien temple de Salomon et les templiers auraient fouillé le sol à la recherche de celui-ci. Ce qu’ils ont trouvé, nul ne le sait. Mais ce qui est certain, c’est qu’à partir de l’an 1130, après leur retour en France et en Belgique, commença une ère de construction frénétique et inhabituelle – le style gothique était né, sans qu’il y ait eu de réelle transition architecturale entre l’art roman qui existait auparavant et la nouvelle architecture.
Les maîtres d’œuvres de l’art gothique recevaient une formation particulière et les communautés de ces maîtres d’œuvres fondèrent les premiers ateliers de maçons.
C’est parallèlement à cette activité de construction frénétique que se propage l’idée d’une cohérence hermétique qui voit le monde et l’univers comme un Tout et considère le nombre d’or comme le principe inhérent et premier, gouvernant la nature et l’architecture.
Se développe alors ce que l’on a appelé l’alchimie. Le personnage sulfureux de l’alchimiste était considéré comme dépositaire des « secrets chymiques » (et ici chimique ne se différencie guère de magique). Bientôt les premières sociétés secrêtes, soumises à ces influences, furent fondées. Leur idéal se manifeste tout d’abord de façon matérielle dans la discipline royale qu’est l’architecture (archi-tekton = éventuellement l’archi-constructeur ?), qui à son tour influence ces sociétés, appelées désormais « ateliers », par la symbolique empruntée précisément à cette même architecture.
La première Grande Loge dont il est fait mention, une réunion de différents ateliers existant depuis longtemps déjà, fut fondée en 1717 et se donna pour une constitution ce que l’on appellera par la suite les Anciens Devoirs.
«Le maçon, de par son métier, se doit d’obéir aux lois morales et s’il s’y entend véritablement dans son art, il ne reniera pas Dieu et ne sera pas un mécréant sans religion. Autrefois donc, les maçons se voyaient obligés d’embrasser la religion dominante du pays dans lequel ils vivaient ; Il semble plus avisé maintenant, de les lier à la « religion » à laquelle adhèrent tous les hommes et de laisser à chacun son opinion particulière sur la question – cela revient à dire qu’ils doivent être des hommes bons et de bon aloi, des hommes d’honneur et honnêtes – quelle que soit leur appartenance religieuse. C’est ainsi que la franc-maçonnerie devient le centre d’une unification et le véhicule de véritables amitiés entre personnes qui ne se seraient peut-être jamais rencontrées en raison des conventions sociales.»
Bien qu’il fût historiquement prouvé qu’il y eut des femmes en franc-maçonnerie avant 1723, l’entrée en maçonnerie fut strictement réservée aux hommes à partir de cette date. Les temps ont changé, tout comme les mœurs, et aujourd’hui, les femmes sont les bienvenues en maçonnerie, bien que certains ateliers restent purement masculins.
La majorité des vertus et des valeurs du franc-maçon remontent à l’époque des Lumières. C’est ainsi que les piliers du travail en loge sont la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, la Tolérance et l’Humanité.
Le travail du franc-maçon commence quant à lui, tout comme celui de l’alchimiste, par un travail sur soi, pour devenir un individu qui pense par lui-même et qui agit en toute responsabilité.